Journées doctorales sur l’écriture à l’USPN, 18.03 et 04.04.24

MÉDIALECT

Structure de recherche fédérative sur

les cultures contemporaines du livre, de la lecture et du jeu

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FORMATION DOCTORALE ÉRASME

Écriture, Littératie et Transmission

Responsables : Hakima Megherbi (UTRPP) et Valérie Stiénon (PLEIADE)

Responsables de la structure MEDIALECT

Transversales et polyvalentes, les notions d’écriture et de littératie choisies pour constituer le socle de la formation doctorale proposée par la structure fédérative MÉDIALECT concernent des activités aux multiples enjeux et fonctions de transmission, de mobilisation de savoirs et de compétences, etc. L’écriture est un mode d’expression – individuelle ou collective, culturelle, artistique, ou scientifique – qui gagne à être situé dans son contexte et ses supports, qu’il s’agisse d’un genre particulier comme la bande dessinée et le conte pour enfants, ou d’un format éditorial comme celui du livre pour la jeunesse. L’écriture est un vecteur de transmission. À ce titre, elle est intimement liée à l’expérience de l’humain. Elle permet par exemple de s’interroger sur ce que nous parvenons (ou non) à partager, comme lors de la lecture de livres et de contes ou à travers l’enseignement à distance dans le contexte pandémique de 2020. Elle nous invite aussi à réfléchir à ce qui est légué, suivant certains enjeux patrimoniaux ou éthiques. Ecrire implique une connaissance des normes et de leurs usages certes mais qui peuvent (doivent) aussi avoir une portée créative dans la réalisation de la recherche universitaire. Enfin, les conditions de mise en œuvre des processus de créativité sont également questionnés pour écrire le réel. Tous ces sujets relèvent de la littératie, entendue comme la capacité à recevoir et à comprendre des messages écrits, oraux ou imagés, qui fera l’objet de la séance introductive de cette formation. Les réflexions proposées au cours de la formation s’inscrivent dans une perspective pluridisciplinaire convoquant la psychologie, la littérature, la linguistique la psychanalyse, l’histoire, l’éducation et l’économie.

Le format de la formation est composé de 6 conférences données par 6 chercheurs·euses rattaché·es soit au laboratoire UTRPP (Unité Transversale de Recherche en Psychogenèse et Psychopathologie), soit au laboratoire PLÉIADE (Unité de Recherche pluridisciplinaire), tous deux ancrés dans l’UFR des LLSH. La formation se déroulera sur deux journées complètes, le 18 mars et le 4 avril 2023.

Lundi 18 mars 2024

• 10h00-12h00. Hakima Megherbi, UTRPP

« La littératie, aux confins des champs disciplinaires »

La littératie, un concept en mouvement, semble bien recouvrer aujourd’hui différents champs culturels et pratiques sociales : le texte écrit, le texte oral, la parole, l’image, la musique et le chant, l’art, le jeu, le numérique… Le terme est présent dans des articles de recherche issus de différentes disciplines : économie, psychologie, éducation, anthropologie, didactique, linguistique, sociologie, principalement. C’est pourquoi la structure fédérative de recherche MEDIALECT (USPN) en a fait l’un des piliers de sa politique de recherche. Dans cette conférence, nous exposerons les enjeux de recherche sur la (ou les) littératie en situant le débat d’un point de vue historique et transdisciplinaire.

• 13h00-15h00. Elina Absalyamova, Pléiade

« Adaptation en bande-dessinée : transmission du patrimoine ? »

À l’heure de la (re)patrimonialisation de la bande dessinée, son rôle dans la transmission de sens et de savoir(s) – historique, sociologique, psychologie, écologiste et ainsi de suite – est de moins en moins mis en question et de plus en plus exploité. Qu’en est-il de la transmission des textes appartenant au canon littéraire ? Quels enjeux de la (ré)écriture sont déjà cernés par la recherche (fidélité, engagement, style(s)) ? Lesquels restent à l’ombre (appropriation/détournement par le rire, intertextualisation renforcée, investissement de la figure d’auteur) ? Cette communication aura pour but réfléchir sur les usages créatifs et analytiques actuels de la bande dessinée.

15h00-15h15 pause

15h15-17h45. Mathilde Lévêque, Pléiade

« La lecture comme expérience à travers la découverte des livres pour enfants »

Les livres pour enfants, en particulier les albums, rappellent que le livre est avant tout un objet culturel, et la créativité dont font preuve les auteur.ices et illustrateur.ices de livres pour enfants est intimement liée à la complexité du codex et à la richesse de ses potentialités artistiques. Lire un livre pour enfants est donc avant tout, pour le tout petit comme pour l’adulte, une expérience, matérielle, sensorielle et esthétique, dont cette communication expliquera les modalités. Elle s’appuiera sur le fonds de livres jeunesse « Livres au trésor », labellisé CollEx (collection d’excellence) et conservé à la BU Edgar-Marin, qu’il sera possible de visiter.

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Jeudi 4 avril 2024

9h00-11h.00 Marie-Christine Pheulpin, UTRPP

« Étudier à distance : que nous a appris la traversée pandémique ? »

Lieu par excellence de rencontres vivantes et de transmission, l’Université s’est en mars 2020 vue sommée de passer “en distanciel”. Le virus menaçait chacun d’entre nous, il fallait nous protéger…L’enseignement s’en est trouvé profondément modifié. Cette conférence déploiera quelques réflexions sur cette expérience et ses destins, et tentera d’en retenir quelques leçons pour une Université tout à la fois plus humaine et plus moderne.

11h00-11h15 pause

11h15-13h15. Florian Houssier, UTRPP

« De la pédagogie noire : psychanalyse des contes germaniques pour enfants »

L’accès à l’humanisation se fonde sur la répression et le refoulement de tendances parricides et incestueuses, conditions essentielles pour que la culture puisse advenir, notamment à travers les contes, les légendes, les mythes, les poèmes, les proverbes ou les rêves. Les contes germaniques tels que le « Struwwelpeter » ou « Max et Moritz » représentent un témoignage quant aux références éducatives en jeu à un moment donné d’une société en attente de ce type de représentations à transmettre. Nous explorerons les fantasmes typiques qui infiltrent ces contes parfois associés à la « pédagogie noire ».

13h15-14h15 pause déjeuner

• 14h15-16h15. Marie-Anne Paveau, Pléiade

« La littératie universitaire contemporaine, entre contraintes académiques et dispositifs créatifs. L’exemple de l’écrit de recherche »

On sait qu’il existe des contraintes fortes liées aux genres universitaires écrits (mémoire, thèse, article, compte rendu, entretien, ouvrage, préface, postface, etc.) et leurs sous-genres associés (introduction, présentation de données, conclusion, bibliographie, résumé, etc.). L’un des objectifs de la formation doctorale est de permettre l’acquisition des normes et routines de ces genres textuels, de manière à fournir aux doctorant·es les outils et postures de la littératie universitaire nécessaires à leur intégration au corps académique. Mais ces contraintes sont plus souvent prescrites et montrées que véritablement enseignées, et reposent davantage sur des implicites de la culture de recherche que sur des explicitations didactiques. Il existe en fait un espace de liberté assez grand dans l’interprétation des normes textuelles par les chercheur·es, débutant·es ou confirmé·es, espace dans lequel se sont installées d’autres manières d’écrire la recherche, qui renégocient les normes instituées. Cette conférence portera sur ces différentes formes de liberté scripturale à l’intérieur de la littéracie académique formelle.

• 16Hh30-18h30. Malika Mansouri, UTRPP

« Se situer pour écrire le réel »

Tenter de saisir le réel, insaisissable, passe par la considération de soi comme observateur. C’est ce qui permet d’éclairer le point de vue que l’on porte sur ce que l’on étudie et d’expliciter la façon dont le fait de notre présence influence, nécessairement, ce qui en train d’être étudié, observé. Cela implique de réfléchir à la notion de savoirs situés (Haraway), soit au lien entre savoir et pouvoir (Foucault), cela permettant de bousculer nos certitudes et de se dégager d’une lecture normative. L’enjeu est ici d’accepter de se laisser surprendre par l’inattendu et d’être créatif, en tant que cela ouvre à d’autres formes de savoirs.

Crédit : Emma Craig, Letter J, 2013, Flickr, CC BY 2.0

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